Les disparités dans le diagnostic et le traitement

L’une des principales preuves de l’inégalité dans la santé est la disparité dans le diagnostic et le traitement des maladies entre hommes et femmes. 

De nombreuses études montrent un diagnostic trop souvent tardif chez les femmes concernant les maladies cardio-vasculaires notamment.

De même, un exemple éloquent de cette disparité est l’infarctus du myocarde, une maladie longtemps considérée comme exclusivement masculine ; les femmes étant insuffisamment informées sur cette maladie sont donc moins vigilantes face à des signes révélateurs de cette maladie, et les victimes d’un infarctus du myocarde appellent en moyenne le SAMU 15 minutes plus tard que les hommes, selon une étude menée par l’Hôpital Lariboisière. De plus, une enquête anglaise révèle que dans un cas sur trois, les médecins généralistes ne font pas le bon diagnostic en cas de suspicion d’infarctus.

Les stéréotypes de genre dans la médecine

Les stéréotypes de genre persistent également dans le domaine médical et peuvent influencer la qualité des soins reçus. Les tabous et préjugés de genre jouent en la défaveur des femmes, et cette répercussion se retrouve dans beaucoup de maladies, comme l’endométriose ou même de simples problèmes parodontiques.

Les douleurs des femmes sont parfois attribuées à des problèmes psychologiques plutôt qu’à des causes médicales réelles. C’est pourquoi certaines maladies ont été longtemps ignorées et n’ont été reconnues que ces dernières années.

Les facteurs socio-économiques et culturels

Les inégalités socio-économiques et culturelles, mais surtout les stéréotypes de genre, jouent également un rôle dans l’accès aux soins de santé.

Certaines maladies, comme les troubles dépressifs, sont souvent considérées comme “féminines” car les femmes sont supposément plus vulnérables face à la dépression. Les fluctuations d’hormones peuvent en être la cause, dues aux menstruations, à la grossesse, à la ménopause, etc. 

Les femmes, en particulier dans les régions défavorisées, peuvent être confrontées à des obstacles tels que le manque d’assurance maladie, les coûts élevés des soins et les difficultés d’accès aux services de santé reproductive. De plus, les normes culturelles peuvent limiter la liberté des femmes de rechercher des soins médicaux, en particulier pour des problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive. Or, des recherches montrent que ces troubles dépressifs touchent deux fois plus les hommes que les femmes à cause de l’environnement socio-culturel dans lequel elles vivent : les charges domestiques, le manque de ressources, les emplois précaires, les violences sexistes et sexuelles etc constituent un risque majeur sur la santé physique et mentale des femmes.

La nécessité d’une action

Pour remédier à ces inégalités persistantes, il est impératif que des mesures soient prises à plusieurs niveaux. Une sensibilisation accrue est nécessaire pour éduquer les professionnels sur les différences de santé entre les sexes et l’importance de fournir des soins adaptés au genre.

En outre, il est essentiel de promouvoir la recherche médicale inclusive, en veillant à ce que les études cliniques incluent des échantillons représentatifs des deux sexes. Des politiques et des programmes de santé publique peuvent également être mis en place pour garantir un accès équitable aux soins de santé pour tous, indépendamment du sexe, de l’origine ethnique ou du statut socio-économique.

Pour terminer

L’inégalité de la prise en charge médicale entre hommes et femmes est un problème complexe qui nécessite une action concertée à tous les niveaux de la société. En reconnaissant et en abordant ces disparités, nous pouvons travailler ensemble pour garantir que tous les individus, quel que soit leur sexe, reçoivent les soins de santé dont ils ont besoin et méritent. Il est temps de mettre fin à cette inégalité persistante et de faire progresser l’égalité des sexes dans le domaine de la santé.